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  • Photo du rédacteurIseline Louis Rossi

Le syndrome de l’intestin irritable, une maladie qui touche autant l’intestin que le cerveau.

Dernière mise à jour : 5 mai 2020


C’est un sujet qui fait beaucoup parler de lui ces derniers temps, on en arrive à se dire qu’on est tous sujet à ça. À force de nouvelles études scientifiques paraissant tous les mois sur notre microbiote, notre intestin, ce deuxième cerveau est devenu le centre d’attention pour beaucoup de monde. On se rend compte qu’il n’est pas si honteux que ça et qu’il mérite d’être bien mieux écouté.

Qu’est-ce que le syndrome de l’intestin irritable ou syndrome du côlon irritable ? Quels sont les mécanismes qui rendent notre intestin aussi irritable et malheureux ? Êtes-vous atteint d’un syndrome de l’intestin irritable ou pour faire plus simple d’un SII ? Pourquoi ? Et comment apprendre à vivre avec ?

Photo d'un tronc d'arbre avec un peu de lierre qui remonte.

La relation intestin cerveau.

Quand le cerveau a besoin d’énergie pour fonctionner, il envoie un message à l’intestin, pour qu’il se prépare à digérer et absorber un aliment. Et quand notre intestin reçoit un aliment qu’il peine à digérer ou que son microbiote n’est pas bien nourri (nos petites bactéries se nourrissent essentiellement de fibres alimentaires) et donc ne peut pas faire son travail, il n’hésite pas à en faire part au cerveau (en passant par le nerf vague).

Néanmoins un intestin en bonne santé n’utilise pas le nerf vague pour transmettre des signaux digestifs insignifiants. Il va tout d’abord les traiter en interne avec son propre cerveau (celui qui est en contact avec notre cerveau crânien). Si l’intestin se rend compte que c’est important, il envoie le message au cerveau. Attention, le cerveau ne suit pas non plus toutes les informations recueillies au conscient.

Le nerf vague va communiquer des informations aux zones du cerveau importantes, mais le message doit d’abord passer par le thalamus. Le thalamus ignore les messages venant d’organes qui ne sont pas d’une grande importance, comme le fait que les yeux observent pour la 15e fois le bouquet de fleurs sur la table à manger. Un aliment mal mastiqué ne va pas être signalé au cerveau, mais une alcoolémie élevée va être signalée au centre vomissement tout comme une indigestion au centre des douleurs.

Le mécanisme défaillant derrière le syndrome de l’intestin irritable.

Quand l’intestin devient irritable, il se crée un dysfonctionnement de la communication entre l’intestin et le cerveau. Ceci peut être vérifié sur scanner cérébral : Une expérience a été réalisée sur les personnes saines et des personnes atteintes de SII. Un petit ballon est gonflé dans l’intestin de ses deux groupes en observant leur activité cérébrale. Chez le groupe en bonne santé, le cerveau reste émotionnellement stable. Chez le groupe atteint de SII, on observe de l’activité cérébrale dans la zone traitant les émotions désagréables.

Effectivement, ce syndrome entraine une sensation gênante de pression au niveau de l’abdomen qui a tendance à entrainer diarrhée ou constipation. Les personnes atteintes de SII sont plus sujettes à l’anxiété et la dépression. Elles peuvent aussi connaitre des microinflammations malheureusement rarement décelées pendant de longues périodes. Le syndrome du colon irritable entraine une baisse de la qualité et la quantité du microbiote intestinal et certaines intolérances alimentaires qui ne sont pas toujours identifiées.

Les récentes avancées dans les recherches n’empêchent pas le manque d’information chez certains médecins qui considèrent que leurs patients atteints de SII sont hypochondriaques ou de grands simulateurs. Car à l’examen aucun dommage n’est visible contrairement aux autres pathologies intestinales qui causent de véritables lésions intestinales et donc une inflammation chronique.

L’axe intestin cerveau fait son travail en retenant les informations pertinentes. Le vrai problème est que la muqueuse intestinale est atteinte de la maladie du SII.

Avez-vous un syndrome de l'intestin irritable ?

Les symptômes les plus courants et récurrents chez les personnes atteintes de syndrome du colon irritable sont les suivants :

  • Une douleur abdominale, un mal de ventre sous forme de spasmes ou crampes au niveau du bas ventre. La douleur survient souvent après les repas ou le matin au réveil, elle est classiquement soulagée par l’émission de gaz ou de selles.

  • Des ballonnements abdominaux créant la distension du ventre et une tension désagréable surtout après les repas.

  • Des troubles du transit avec une alternance entre diarrhée et constipation.

Sur le long terme, le SII peut entrainer :

  • Des maux de têtes liées à la digestion

  • Une fatigue chronique

  • Des cystites ou un syndrome de la vessie douloureuse

  • D’autres problèmes digestifs comme les reflux gastro-oesophagiens

  • De l’anxiété, de l’angoisse ou des phases de dépressions chroniques

Plus de risques de dépression ou d’anxiété chez les personnes malades ou ayant des problèmes digestifs récurrents.

Pour l’instant, les recherches dans ce sujet ne sont pas nombreuses, car peu de scientifiques travaillent dessus. Mais, ce qui est intéressant n’est pas seulement pour comprendre mieux le SII mais surtout pour comprendre l’impact des problèmes digestifs sur nos humeurs.

Le stress est les premiers stimuli de l’axe intestin cerveau, quand une vague de stress nous envahis cela entraine dans notre organisme un état d’urgence. Les fibres nerveuses du système dit sympathique vont le signaler aux intestins (le principal procureur d’énergie) et va l’inciter à utiliser le moins d’énergie possible pour rendre cette énergie disponible aux organes essentiels comme le cœur qui va s’accélérer, les pupilles qui vont se dilater et les muscles prêts à partir en courant dès que le danger survient. Ceci va entrainer une digestion plus difficile, une moins grosse production de mucus et un ralentissement de l’irrigation sanguine.

Bien sûr, en cas de crise, cet état d’urgence est justifié, mais quand ce stress devient chronique, les effets sur le long terme sont beaucoup moins sympathiques, effectivement, l’intestin va devoir envoyer plus souvent des messages au cerveau entrainant fatigue, manque d’appétit, mal-être, coliques, …

L’intestin est moins bien irrigué, moins bien protégé par une muqueuse qui s’affine et devient plus fragile. Les cellules immunitaires sécrètent plus de messagers chimiques qui sensibilisent toujours plus le cerveau.

Les études sur les bactéries contenues dans notre microbiote montrent que le stress n’est pas un bon allié. Effectivement, les bactéries sont différentes dans un intestin sain et relaxé que dans un intestin stressé. Le stress entraine l’apparition de bactéries ayant une influence moins positive sur nos émotions mais aussi sur nos comportements.

Une étude réalisée par Stephen Collins et son équipe ont étudier les bactéries intestinales sur le comportement de rongeurs : Les bactéries changent le comportement des rongeurs en les rendant plus craintifs ou plus courageux, voire curieux.

Donc, quelles sont les habitudes à mettre en place pour limiter les douleurs chez les personnes atteintes mais aussi chez les personnes bien portantes ?

  • Les repas doivent être des moments de détente à privilégier : évitez les distractions (téléphone, TV) et les sources de stress (disputes, conversations sérieuses, …)

  • Vous remarquerez que l’anxiété disparaît souvent avec la nausée, traitez les deux de la même manière : Prenez une goutte d’huile essentielle de menthe poivrée ou de cannelle sur une cuillère de miel ou sur un sucre à la fin des repas ou quand vous sentez des émotions négatives inexpliquées surgirent.

  • Les cures de certains probiotiques ont été démontrées pour le traitement de la douleur chez le SII, le lactobacille L plantarum et la bifidobactérie B. infantis. Mais aussi pour une personne bien portantes : Consommez des probiotiques tous les jours au sein de votre alimentation grâce aux aliments fermentés.

  • Vérifiez qu’il n’y a pas une intolérance ou sensibilité non décélé à certains allergènes comme le gluten, le lactose, le fructose, …

Des méthodes pour traiter le syndrome du colon irritable.

Chez les personnes atteintes de SII, si tous ses conseils ne suffisent pas pour traiter la douleur, il est nécessaire de s’attaquer aux nerfs. Pour l’instant, peu de méthodes ont fait leurs preuves dans le cadre d’études scientifiques, mais l’hypnothérapie et la psychothérapie sont efficaces.

Elles permettent de dénouer les tensions et enseigne d’autres mouvements sains aux niveaux neuronaux, en entrainant une diminution de la perception de la douleur en renforçant les nerfs ‘positifs’.

Lors d’une séance d’hypnothérapie, le patient reste maitre de ce qui se passe et chez les personnes atteintes de SII, l’hypnose permet de diminuer les doses de médicaments voire même de supprimer le traitement. Chez les enfants, l’hypnose est même plus efficace que les médicaments.

Chez les patients atteints de pathologies intestinales, on retrouve plus d’anxieux et de dépressifs. Cela se jouerait à la capacité à nos nerfs de se transformer, la plasticité des nerfs et pas seulement due à une faible production d’‘hormone du bonheur’, la sérotonine.

Effectivement, les nerfs réagissent selon des modèles spécifiques appris lors de leur enfance, ce qui explique que pendant l’adolescence, les nerfs sont très plastiques, les émotions sont plus fortes et moins stables. Le problème est que pour certains, des schémas de pensées négatives s’installent. De la même manière que les signaux frénétiques d’un intestin hypersensible s’ancrent dans la tête de manière durable. L’intérêt de la psychothérapie est donc d’améliorer la plasticité nerveuse.

95% de la sérotonine est produite dans les cellules intestinales, d’où l’intérêt de prendre soin de son système digestif même si vous n’êtes pas atteint de SII.

Si ce sujet vous intéresse ou si vous êtes atteint d’un syndrome de l’intestin irritable, je vous conseille de lire le livre de Giulia Enders : ‘Les charmes discrets de l’intestin’. Une grande partie de mes sources viennent de ce petit chef d’œuvre.

‘Toute personne anxieuse ou dépressive doit vérifier que leur ventre va bien.’ Giulia Enders

Vous pouvez aussi prendre directement rendez-vous sur Montpellier ou en ligne au 06 31 50 64 18 ou m'envoyer un mail: isenutrition@gmail.com



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