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  • Photo du rédacteurIseline Louis Rossi

Vous n’êtes pas obligé de manger toujours sainement – Orthorexie ou l’obsession de « manger sain »

Dernière mise à jour : 6 mai 2020


On parle souvent de l’alimentation au négatif : tu ne devrais pas manger ça, tu le regretteras plus tard, ce qui est mauvais, dangereusement attirant et malsain, …

Or les effets de cette négativité sont plus destructeurs que toute consommation de « mauvais aliments » pourrais-être.

À force de constamment critiquer l’alimentation, on a tendance à tourner des occasions agréables en sources de peur et d’anxiété.

Y a-t-il du gluten dans ce plat ? Comment avez-vous lavé votre salade ? Utilisez-vous du lait de vache dans votre gâteau ? …

Quand on évite certains aliments, on compense souvent en consommant d’autres aliments en grosse quantité, ou au contraire, on ne « tient » plus et on consomme copieusement l’aliment en question.

Bien sûr, il faut faire attention à votre alimentation, faire de bons choix et penser à votre santé et celle de votre planète. Mais il faut aussi être bien dans sa tête et ne pas arrêter de se faire plaisir.

Prenons le sel, par exemple.

Le sel est vu comme mauvais, il faut l’éviter dans les produits industriels, éviter de resaler un plat, …

Et bien entendu, les personnes atteintes de troubles cardio-vasculaires doivent limiter leur consommation.

De même qu’une consommation excessive de sel peut entraîner certains problèmes comme l’hypertension artérielle, la rétention d’eau, …

Mais le sel est aussi composé de minéraux : Chlorure de sodium, dont le sodium est indispensable pour la contraction musculaire, pour maintenir notre tension artérielle, participer à l’équilibre acido-basique de notre organisme ainsi que la concentration en ions et en eau dans différents milieux.

Ce n’est donc pas un condiment malsain et consommer des frites ou des chips de temps en temps ne va pas vous tuer.

Et le gluten ? Oui, c’est aussi un aliment consommer en grosse quantité, rajouter dans nos produits industriels et modifié, souvent agressif pour les intestins des personnes sensibles.

Mais le gluten n’est pas à bannir.

Ne culpabilisez pas parce que vous avez mangé du pain. Cela ne sert à rien non plus de faire culpabiliser les autres autour de vous, le mieux c’est de les informer sans les faire stresser.

Vous pouvez vous faire plaisir en achetant une brioche ou une pâtisserie, car si vous n’avez pas un vrai souci digestif, profitez-en.

Imaginez les personnes atteintes de maladie cœliaque (intolérance au gluten) ou encore du syndrome de l’intestin irritable.

Ce qu’elles vivent n’est pas la joie et c’est un travail de tous les jours d’apprendre à éviter le gluten, ou pour certain le fructose, le lactose, etc. …

Je le sais car moi-même je suis sensible (mon corps produit des anticorps en petite quantité, c’est mon système immunitaire qui part en cacahuètes) aux protéines de lait, et comment vous dire que beaucoup de choses me manques, …

Puis effectivement, il y a aussi le sucre raffiné et les graisses saturés, mais ne jugez pas une personne qui mange un beignet seulement car vous vous l’interdisez.

Vous y avez droit.

Je ne dis pas de manger des beignets à volonté, mais tolérez un petit plaisir occasionnellement.

L’alimentation est sensée être un plaisir gustatif, un moment de partage, mais pas un stress quotidien, une peur ou une angoisse de tous les jours.

Car passer son temps à avoir peur de manger dans un restaurant ou chez des amis vous fait du mal à vous, à votre entourage ainsi qu’à votre santé physique et morale.

Récemment j’ai assisté à un congrès sur les troubles du comportement alimentaire à Nîmes et l’orthorexie étais un des sujets principaux lors de cette journée.

Beaucoup de cas d’enfants atteint de troubles du comportement alimentaire graves avais une mère orthorexique ou à tendance orthorexique, qui critiquais et stressais tout le temps l’alimentation de ses enfants.

Pour rappel l’orthorexie est une conséquence de ce stress et cette angoisse constante lié à la nourriture.

C’est une maladie psychiatrique qui ne fait que récemment parler d’elle, malgré le fait qu’elle n’est pas si récente (Steven Bratman la considère comme appartenant à la famille des troubles du comportement alimentaire en 1997).

Très proche de l’anorexie, elle en est souvent la conséquence.

Connu au début comme Health Food Junkies (Accro à l’alimentation saine), l’orthorexie est influencée par la société de nos jours, les messages publicitaires contradictoires, les réseaux sociaux avec toutes ses belles jeunes filles minces promouvant différents régimes, ainsi que beaucoup d’autres facteurs.

Dans le cas d’une cause environnementale ou une valeur comme le végétarisme ou autre, la cause est importante et justifiée. Malgré le fait qu’il y a même dans ses milieux des personnes souvent très critiques d’elle-même et de leur entourage pouvant être mauvais sur le long terme… Il faut donc toujours rester vigilant.

Ainsi sachez-le, le stress, la peur et l’angoisse sont à éviter le plus possible et il est préférable de manger ce qu’il vous plait, tout en restant conscient.

Cuisinez bio et local, achetez des produits de qualité, évitez trop de gluten ou de sucre raffinée, tournez-vous vers une alimentation plus brute et respectueuse de l’environnement ainsi que de votre santé, mais n’oubliez pas que les frustrations, les interdits et le stress ne sont pas bons pour vous, donc ne culpabilisez pas et mangez !

S’il y a bien une chose que vous devriez enlever de votre régime alimentaire c’est la peur.

Je vous laisse ci-joint un petit test, appelé test de Bratman, vous permettant de savoir si vous êtes concernés et si vous en souffrez :

  • Passez-vous plus de 3 heures par jour à penser à votre régime alimentaire ?

  • Planifiez-vous vos repas plusieurs jours à l’avance ?

  • La valeur nutritionnelle de votre repas est-elle plus importante que le plaisir de le déguster ?

  • La qualité de votre vie s’est-elle dégradée, alors que la qualité de votre nourriture s’est améliorée ?

  • Êtes-vous récemment devenu plus exigeant·e avec vous-même ?

  • Votre amour propre est-il renforcé par votre volonté de manger sain ?

  • Avez-vous renoncé à des aliments que vous aimiez au profit d’aliments « sains » ?

  • Éprouvez-vous de la culpabilité dès que vous vous écartez de votre régime ?

  • Vous sentez-vous en paix avec vous-même et pensez-vous bien vous contrôler lorsque vous mangez « sain » ?

Si votre score est au-dessus de 4, prenez rendez-vous chez une diététicienne ou une psychologue spécialisée dans les troubles du comportement alimentaire.

Vous pouvez prendre directement rendez-vous sur Montpellier ou en ligne au 06 31 50 64 18 ou par email à isenutrition@gmail.com.

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