L’hyperphagie boulimique est caractérisée par le même fonctionnement que les crises de boulimie, mais sans comportement compensatoire. Ici je vais vous présenter rapidement comment identifier si vous faites des crises d'hyperphagies, le processus derrière ainsi que quelques astuces pour vous aider et vous guider. Je suis bien sûr diététicien.ne et je ne propose en aucun cas un substitut à la thérapie ou la prise en charge complète liée au trouble. L'hyperphagie est un trouble psychiatrique qui doit être diagnostiqué et pris en charge par un.e psychiatre accompagné.e d'une équipe pluridisciplinaire.
Est-ce que je fais des crises d’hyperphagies ?
Les crises d’hyperphagies sont une prise alimentaire excessive. Attention, ce n’est pas comme une compulsion alimentaire, terme que je considère encore beaucoup trop culpabilisant, où l’on va manger un paquet de biscuits entiers ou se resservir deux fois par gourmandise.
Une crise d’hyperphagie est une prise alimentaire qui ne va pas se tourner vers certains aliments spécifiquement. C’est une perte de contrôle totale avec une consommation d’aliments rapides et sans sensation de rassasiement. C'est-à-dire que l’on va comme tenter de remplir un vide en soi par l’alimentation sans avoir aucun plaisir.
C’est important de garder en tête que ce n’est pas un plaisir de faire une crise, c’est peut-être soulageant, lié à un besoin spécifique émotionnel notamment, mais ce n’est pas un plaisir, une dégustation.
Ainsi, si vous vous reconnaissez dans cette description, ne vous inquiétez pas, c’est déjà bien de pouvoir l’identifier pour ensuite mieux le prendre en charge.
Qu'est ce qui entraîne des crises d’hyperphagies ?
L’hyperphagie est un trouble psychiatrique qui est créé par plusieurs différents facteurs. Cela entraîne beaucoup de culpabilisation, de sensation de dégoût de soi et beaucoup d’idées noires. La colère envers cette injustice peut être dirigée contre soi, en voulant se punir de n’avoir pas réussi à éviter la crise ou encore en se jugeant trop “faible” pour s’en sortir.
Cette colère est légitime, et je comprends entièrement que la diriger contre vous et votre corps semble logique. La sensation de perte de contrôle qu’entraîne une crise est violente et difficile à accepter.
Dans une société où le contrôle est signe d’intelligence (un mental supérieur au corps) et de succès, difficile de se retrouver face à un comportement aussi peu gérable.
Heureusement, à force de comprendre, analyser ce trouble, il devient plus facile de le gérer.
Vous pouvez vous en sortir, et en même temps un certain travail sur soi va être nécessaire.
Comment ne plus faire de crises d’hyperphagies ?
Première chose, quand vous vous senterait prêt.es prendre un rendez-vous chez un professionnel de santé qui va pouvoir diagnostiquer le trouble et donc rendre la prise en charge plus facile, un.e psychiatre spécialisé.e dans les troubles du comportement alimentaire est le mieux.
Ensuite, un suivi pluridisciplinaire est l’idéal. Trouvez-vous un.e psychologue spécialisé.e dans le sujet ainsi qu’un.e diététicien.ne et plus ou moins d’autres professionnels en fonction de vos besoins et vos envies (hypnothérapeute, sophrologue, art thérapeute)
Enfin, ce que vous pouvez faire de votre côté que ce soit en attendant le début d’un suivi ou pour améliorer la prise en charge sont divers :
. Pratiquer la pleine conscience, notamment manger en pleine conscience, un exercice que je propose souvent en consultation. Très bénéfique pour retrouver du plaisir a la dégustation et renouer un lien agréable avec la nourriture.
. Respectez vos sensations alimentaires, voire apprenez à les détecter pour les comprendre et écouter vos besoins physiologiques. Si vous ne les ressentez pas, pas de soucis, ce travail est crucial dans la remise en route d’habitudes saines et adaptées, vous pouvez utiliser notamment les techniques de pleine conscience pour vous aider ou rencontrer un professionnel de santé qui vous guidera techniques de pleine conscience pour vous aider ou rencontrer un professionnel de santé qui vos guider.
. Identifier les pensées limitantes : elles peuvent être liées à la perte de poids, lié à des critiques envers soi, liés à des croyances limitantes, etc. C’est le travail de votre critique intérieur, ou votre coach maladroit.
Vous savez, celui ou celle qui vous interdit de manger entre les repas et qui après ne comprennent pas que vous soyez frustré. Celui ou celle qui vous chuchote à l’oreille que les chips sont trop grasses et que le chocolat, ça fait grossir. Iel est souvent bien intentionné.e, c'est-à-dire qu’iel pense que ses petits messages vont vous motiver à changer votre alimentation et donc possiblement perdre du poids. Et pourtant, iel est pesant.e, fatiguant.e et entraîne souvent des émotions négatives qui vont qu’augmenter les risques de survenu d’une nouvelle crise.
. Retrouver un rythme de vie qui vous convient et qui correspond à vos valeurs.
Fatigué.e ? Notez-vous une sieste dans l’après-midi et trouvez un moyen pour mieux dormir.
Stress ? Consulter un.e spécialiste où trouvez-vous des activités qui viennent diminuer ce stress et vous permettent de mieux récupérer.
Notamment dans le cadre d’une anxiété, je recommande vivement les exercices de cohérence cardiaque (3 fois par jour pendant 5 minutes).
. Apportez du plaisir dans votre assiette. Plus de “ce soir je ne mange pas de féculent” ou “spéciale détox après avoir mangé beaucoup pendant quelques jours”. Le plaisir avant tout ! Oui, je sais, cela semble illogique de proposer cela à quelqu’un.e qui cherche la perte de poids, et, pourtant le stress engendré par la prise alimentaire insatisfaisante ainsi que les frustrations qui s’accumulent ne font qu’accentuer le risque de crise ainsi qu’une prise de poids derrière.
. Se détacher de la perte de poids à tout prix.
D’abord posez-vous la question : “pourquoi je veux perdre du poids” trouvez la valeur qui est vraiment importante pour vous : Est-ce la santé, le bien-être corporel, la confiance en soi.
Ensuite, posez-vous la question : qu’est-ce qui pourrait me permettre de me rapprocher de cette direction autre que la perte de poids.
Ça pourrait être le simple fait de se chouchouter, de se faire plaisir, de manger des aliments qui nous font du bien, de réduire son stress avec des activités apaisantes, etc.
Oui, je sais à quel point cela peut être difficile de se dire, pourquoi je vais prendre soin de moi alors que je n’ai pas atteint mon objectif de perte de poids.
Je comprends entièrement, malheureusement, penser que son bonheur sera atteint grâce au poids, c’est imaginer qu’une balance détiendrait les clefs de la confiance en soi.
Voulez-vous donner autant d’importance à une valeur, un objet extérieur et quel est l’intérêt d’attendre la perte de poids pour s’aimer ? Pourquoi mettre sa vie en pause pour un objectif qui n’est probablement pas la vraie valeur qui vous guide ?
Seriez-vous prêt.e à faire autant souffrir une amie ou votre enfant de cette manière juste pour perdre du poids
. Lisez : Mona Chollet - Beauté fatale, pour déconstruire les injonctions sociétales et patriarcales lie à un corps mince.
La boulimie, s’en sortir repas après repas - Ulrike Schmidt et Janet Treasure, un livre qui est disponible seulement d’occasion.
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