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  • Photo du rédacteurIseline Louis Rossi

Qu'est ce qu'un OGM?

Dernière mise à jour : 5 mai 2020


Les organismes génétiquement modifiés sont des organismes vivants dont l’ADN a été bricolé pour lui donner des propriétés qu’il n’avait pas de manière naturelle. Je vais donc expliquer pourquoi créer des OGM, et quels est leurs impacts sur notre santé, mais aussi sur notre environnement, l’équilibre socio-économique et ses questions éthiques.

Une photo de pomme sur fond noir.

Quel est l’intérêt des OGM ?

Chaque plante a besoin d’un type de culture adapté pour obtenir la meilleure qualité et la plus grande quantité de l’aliment recherché. Les cultivateurs sélectionnent les plantes et l’environnement optimal, le champ. En 100 ans, les scientifiques agronomes n'ont domestiqué aucune nouvelle espèce végétale, malgré les énormes progrès génétiques…

Il existe une diminution des variétés cultivées, par exemple pour les pommes françaises (1), en 1906, 253 variétés existaient. En 1986, plus que 10 se sont retrouvées sur le marché, sachant que les pommes françaises sont seulement 8% du marché national, les 4 variétés américaines font 92% du marché. Les agronomes n'ont gardé que les variétés les mieux adaptées à la culture moderne et le conditionnement industriel. Mais il n’y a pas qu’une perte de variétés, on a aussi une perte d’espèces. Au début, XXe siècle, les agriculteurs cultivaient neuf espèces de blé, maintenant nous n’en trouvons plus que 2 dans nos champs. Les espèces ne s’adaptant pas aux engrais ont été éliminées.

Et puis on peut parler de destruction génétique en abordant les OGM. L’industrie chimique a amélioré la qualité des cultures, mais les a aussi rendues dépendantes aux pesticides. Il existait avant une vraie concurrence entre les semenciers, les OGM sont devenus la solution. En créant une plante résistante à l’herbicide d’une entreprise, on vend à l’agriculteur des semences en lui faisant signer un contrat dans lequel est spécifié que l’agriculteur ne peut qu’utiliser les molécules de cette même entreprise.

Avant les consommateurs absorbaient peu de pesticides, car ceux-ci étaient répandus sur l'enveloppe extérieure de la graine ou du fruit. De plus, les traitements étaient interdits dans les 30 jours précédant la récolte. Maintenant avec les OGM, les insecticides sont présents dans chaque cellule des plantes. Des quantités allant de 10 000 à 100 000 fois supérieurs par hectare par rapport aux insecticides traditionnels. Les OGM sont des éponges à pesticides. (1)

Les OGM sont-ils dangereux pour notre santé ?

Après avoir prouvé que le glyphosate est cancérigène (2), on peut se poser des questions sur l’impact des pesticides et donc des OGM sur notre santé… Malheureusement, aucune étude concrète ne prouve un quelconque impact négatif sur notre santé des OGM, mais ses études ont essentiellement analysé les effets à court terme des OGM et non ceux à long terme. De plus, aucun consensus scientifique n’a démontré que ses produits retrouvés dans l’alimentation animale et humaine sont sans danger.

Quels sont les autres impacts négatifs des OGM ?

Mais les problèmes causés par les OGM n’impact pas seulement notre santé. Sur l’environnement, elle entraine une perte de la biodiversité et des dommages des écosystèmes, mais aussi la pollution des sols et nappes phréatiques due à une utilisation excessive de pesticides. Sur l'équilibre économique et sociaux, les OGM, soi-disant une solution pour lutter contre la faim dans le monde d’après les industriels, n’augmentent pas les rendements agricoles et augmentent les coûts de production pour les agriculteurs (3).

Mais ce n’est pas fini ! Les OGM ont aussi un problème éthique fondamental, car les OGM empêchent toute autre forme d’agriculture. À cause de l’utilisation massive de pesticides, ceux-ci détruisent la flore microbienne des sols et donc les rendent secs, mort et inutilisable pour un agriculteur qui n’utilise pas de produits chimiques.

Imaginez-vous, pendant 2 millions d’années nos estomacs ont été habitués à une centaine de plantes, depuis 30 ans, ils tentent de s’adapter à des milliers de molécules chimiques nouvelles. Les espèces et variétés de plantes cultivées quittent nos vergers, nos potagers et nos champs au profit de quelques variétés productives mais souvent insipides. Heureusement, il existe toujours quelques agriculteurs, jardiniers qui conservent le pommier du grand-père, les oignons de grand-mère. Plus rare est la variété, plus nombreux sont les amateurs qui la désirent. #permaculture #biodynamisme #agroécologie

Plus nos campagnes s’uniformisent, s’homogénéisent, plus les petits jardiniers deviennent secrets, variés et riches leur en devenir. Quand nous comprendrons que ça ne sert à rien d’avoir une science génétique évoluée quand les espèces vivantes à améliorer disparaissent, nous serons alors bien contents que quelques agriculteurs soient restés unis à la terre. Les généticiens se préoccupent des OGM, mais aucun n’est assez innovateur pour s’intéresser aux milliers de plantes non domestiqués. Pas un seul plante agricole n’a été domestiqué depuis 2000 ans. (1)

Ce manque de modernité chez les généticiens agricoles est probablement lié au fait qu’ils ne sont plus libres mais entièrement dépendants de grands groupes industriels qui ont racheté tous les semenciers du monde. Le but n’est plus d’innover, mais de protéger les brevets. Les grands groupes dépensent des fortunes pour créer un maïs OGM résistant à la sécheresse alors qu’il existe de nombreuses espèces naturellement résistantes qui ne demandent qu’à être améliorées. Hélas, ses plantes ne sont pas brevetables.

Les OGM sont présentés comme une technique qui sauvera le monde, mais n’oublions pas qu’il existe une biodiversité immense représentant un potentiel remarquable permettant de nourrir les hommes dans de nombreuses régions du monde…

Vous pouvez aussi prendre directement rendez-vous sur Montpellier ou en ligne au 06 31 50 64 18 ou m'envoyer un mail: isenutrition@gmail.com

Sources :

  1. Le sol, la terre et les champs. Claude et Lydia Bourguignon

  2. https://www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(15)70134-8/fulltext

  3. Greenpeace

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