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  • Photo du rédacteurIseline Louis Rossi

YOGA ET DIETETIQUE 2.0 : Bien dans son corps, bien dans sa tête, bien dans son assiette

Dernière mise à jour : 5 mai 2020


Iseline: Et on continue avec notre petite série d’articles sur le yoga, avec Lucille Avoine, professeur de yoga et de méditation.

Dans cet article, Lucille va nous parler des différents types de yoga ainsi que leurs intérêts et spécificités, mais elle va aussi aborder le sujet des réseaux sociaux.

Trois jolies yogies

Iseline: Il existe différents types de yoga, peux-tu, brièvement, les différencier ? Et quels sont leurs bénéfices à chacun ?

Lucille: Il serait trop long de s’étendre sur tous les types de yoga, donc pour faire simple, voici un petit tour d’horizon des types de yoga que vous retrouverez le plus souvent en studio ou sur le web :

Hatha yoga : Par définition, la partie visible et physique du yoga. Parmi les styles proposés en occident, il peut être considéré comme le classique, la base et le point de départ de votre pratique. C’est principalement un mélange d’exercice physique et de contrôle de la respiration. Attention : dire que le hatha yoga est le yoga tout entier est réducteur, ne tombez pas dans ce piège, n’oubliez pas la partie raja yoga, invisible et intérieure.

Ashtanga yoga : C’est un yoga à la fois méditatif et dynamique, où l’attention est mise sur l’enchaînement de mouvements en fonction du souffle. Très codifié, beaucoup d’attention est portée aux détails, à la précision des gestes, du souffle et autres ce qui permet de beaux progrès techniques dans votre pratique du yoga. Par définition, ashtanga yoga signifie « le yoga aux 8 composants », il combine les aspects physiques du yoga que sont tous ces aspects du hatha yoga (rappelons-le, physique et visible) à ceux du raja yoga, celui du yoga invisible et interne. Pour faire simple, il s’agit d’un condensé d’autres types de yoga.

Vinyasa yoga / Yoga flow : On dit souvent que pour pratiquer le vinyasa, il faut avoir fait quelques séances de hatha ou d’ashtanga.

Ce style implique la synchronisation du mouvement sur la respiration – on parle aussi de « yoga flow » parce que comme la respiration rythme l’enchaînement, bien souvent une certaine fluidité de transitions est recherchée dans ce style.

Pour faire simple, c’est comme s’il s’agissait d’une danse dans laquelle la musique serait remplacée par l’inspire-expire.

C’est un style actif et athlétique, aux séquences différentes puisqu’elles se permettent d’être plus créatives qu’en ashtanga.

Iyengar yoga : De création relativement récente et basée comme le ashtanga yoga sur les 8 composantes du yoga, cette pratique est puriste, très codifiée, très disciplinée, très standardisée. Elle porte une importance particulière aux alignements et à la sécurité, et utilise tout un tas d’accessoires comme des blocs, des sangles, des harnais, des chaises et bien d’autres éléments qui permettent d’approfondir sa pratique.

Si je peux me permettre de donner mon avis, cette pratique est très intéressante, mais attention à ne pas tomber dans le côté très dogmatique qui peut se retrouver chez certains de ses pratiquants et enseignants – privilégiez toujours l’expérience et faites-vous votre propre avis, baser sa pratique du yoga sur différents styles est très enrichissant !

Iseline: Personnellement, c’est le yoga, pour moi, qui m’a semblé le plus accessible aux personnes ayant des problèmes de dos. Beaucoup d’ostéopathes me l’ont recommandé pour le traitement de ma scoliose. J’avais déjà essayé des yogas différents avant, mais le yoga iyengar était plus adapté à mon besoin de réalignement et de musculation.

Lucille: Hot yoga : Le hot yoga désigne, en fait n’importe quel type de yoga pratiqué dans une salle chauffée aux alentours de 30 ou 40 °C.

La plupart du temps, il s’agit de Vinyasa.

En respectant quelques précautions essentielles, cela peut avoir pour bénéfices d’éliminer les toxines, de s’échauffer plus vite, de renforcer le système immunitaire, de faciliter la perte de poids, de rendre plus souple et bien d’autres encore.

Iseline: Attention à la déshydratation, effectivement ce type de yoga entraine une perte de poids rapide, mais celle-ci est essentiellement due à une perte en eau et en électrolytes. Veillez donc à bien vous réhydrater après la scéance.

Lucille: Bikram yoga : Le Bikram yoga est, en fait une sorte de hot yoga très codifiée sur la base des règles instituées par un yogi éponyme, un peu comme LesMills© dans le milieu du fitness.

Yin yoga : Yin, par définition, implique le calme, l’inaction.

Le yin yoga est donc un style bien plus calme que le hatha, par exemple.

Il peut toutefois en copier les postures – mais ici, l’idée est de maintenir la posture bien plus longtemps, d’y entrer en état méditatif à chaque fois – ce qui rend parfois l’activité bien plus difficile que du hatha, par exemple.

Et là, ce sont les os, les tissus connectifs, les articulations qui bénéficient de l’effort.

Restorative yoga : Tout comme le yin yoga, le restorative yoga cherche le calme, mais cette fois en douceur.

Le but est d’expérimenté un état méditatif travers des postures qui sont comme nourrissantes, reposantes et soignantes pour le corps.

Cela passe aussi par l’utilisation de nombreux accessoires comme des coussins, des blocs, …

Nidra yoga : C’est le yoga du sommeil – oui mais un sommeil conscient, lucide et méditatif. L’idée est d’atteindre un niveau de méditation profonde, notamment grâce à la pratique d’une relaxation totale (physique, mentale et émotionnelle) guidée par le professeur.

Kundalini yoga : Le kundalini yoga est très particulier : sa pratique vise à libérer un certain type d’énergie appelée kundalini (serpent) dans le corps.

Mélange d’aspects méditatifs et de mouvements constant et revigorant, maîtriser cette énergie permettrait l’éveil de la conscience du soi mais demande un certain accompagnement.

Yoga tantra : Ce type de yoga très spirituel combine les pratiques des styles plus classiques, avec par exemple les 8 composantes du yoga, à des pratiques telles que l’astrologie, l’ayurveda, les cristaux, …

Il est vraiment question de joindre différentes pratiques, différents enseignements spirituels, pour être connecté à soi, aux autres, au monde et à l’univers.

Yoga du son : Vous l’aurez deviné, ce yoga tient plus du yoga raja (invisible, intérieur) que de l’exercice physique – même s’il implique bien sûr de la respiration.

Ensemble de techniques sonores et vocales, incluant aussi les mantras, cette pratique se base beaucoup sur les vibrations liées au son, sur les énergies et sur la méditation.

Elle peut bien sûr se retrouver à petites doses dans d’autres types de yoga, selon la volonté du professeur.

Acro yoga : Originalement destinée à initier les enfants en Inde au yoga, cette pratique trouve de plus en plus d’adeptes de tous âges.

Mélange de hatha ou de vinyasa, d’acrobaties et parfois de massages, elle repose sur du travail d’équipe (avec souvent un voltigeur, un porteur et un accompagnateur) permettant de construire de la confiance en plus de la force et de l’équilibre.

Yoga aérien / Swing yoga : Pratiqué suspendu dans un hamac spécifique ou à des sangles, ce yoga mêle yoga traditionnel, art du cirque et pilates.

Vous imaginez bien qu’il comporte beaucoup de postures inversées, avec la tête en bas : il permet d’éliminer une partie des effets de la gravité, ce qui est bon pour le dos car diminue l’effet de compression habituel sur la colonne vertébrale, mais aussi pour la circulation sanguine, pour l’irrigation du cerveau, et, à ce qu’il paraît, lutte contre le vieillissement !

Yoga prénatal : Comme son nom l’indique, ce yoga est très bon pour accompagner les personnes au cours de leur grossesse mais aussi juste après.

Il est adapté aux besoins et aux possibilités et spécificités du corps dans cette étape particulière de la vie.

Pour finir, mon conseil restera d’essayer le plus de types de yoga possibles : écoutez-vous, vous saurez laquelle vous fait le plus de bien, laquelle vous fait le plus grandir et surtout, laquelle vous fait le plus plaisir !

Et bien sûr, n’hésitez pas à varier les pratiques car elles restent toutes complémentaires et il serait dommage de se priver d’expériences intéressantes.

Lucille en pleine pose

Iseline: Le yoga peut sembler être un effet de mode, ce qui se retrouve notamment beaucoup sur Instagram, ce réseau social où le paraître est roi. Qu’en penses-tu ? Cette pratique n’est-elle pas bien plus que de belles postures dans un cadre grandiose ?

Lucille: Je suis assez partagée par rapport à la façon dont le yoga est présent et représenté dans les médias et notamment les réseaux sociaux comme Instagram.

Il y a autant d’avantages que d’inconvénients dans ce phénomène.

Si on plonge la tête la première dans les raisons pour lesquelles c’est une chose négative, alors bien sûr, on peut se dire que ça encourage la comparaison, que la plupart des clichés représentent des yogis et yoginis avancés, et rarement des débutants, on ne montre pas qu’avant de réussir un handstand, tout un tas de chutes et d’essais et d’autres processus ont été nécessaires, on ne parle pas du fait qu’en tenant cette posture, on obtient un aspect méditatif qui le différencie par exemple de sa pratique dans les arts du cirque, et j’en passe.

Mais très honnêtement, est-ce différent pour tout autre sport ou discipline ?

Par exemple, pour de la danse ou du football, ou même pour des choses qui n’ont rien à voir comme l’alimentation, chacun s’en donne à cœur joie pour ne présenter que l’esthétique sur ce réseau social qu’est Instagram – et sur les autres aussi.

D’un côté, c’est une façon de construire sa marque personnelle, sa réputation, et ça semble légitime, même si le fait de montrer l’envers du décor et la réalité derrière l’apparence, de faire preuve d’un peu plus d’authenticité est de plus en plus populaire sur les réseaux sociaux.

Du coup, bien sûr, il ne faut pas se fier au côté inaccessible et figé qui ressort dans l’image qui est donnée du yoga sur Instagram.

Ce n’est qu’une vitrine, où bien souvent chaque photo est largement retouchée avant d’être postée.

Et bien entendu, il y a aussi le côté comparaison des réseaux sociaux.

Il ne faut pas tomber dans le panneau, chacun en est là où il est dans le moment présent et très franchement, est-ce que ça nous rendrait plus heureux d’être dans la parfaite pose au parfait endroit pour la parfaite photo ?

Est-ce que ça représente la vraie vie ? Non.

Ce ne sont que des détails insignifiants, et cette recherche de la perfection tout comme cette tendance à la comparaison ne sont que des illusions qui nous font perdre énormément de temps et d’énergie quand en réalité, le bonheur se trouve plutôt dans le contentement et la gratitude, qui sont des pratiques encouragées par le yoga.

D’ailleurs, normalement, dans tout cours de yoga de qualité, les débutants auront entendu régulièrement leur professeur répéter de s’occuper de ce qu’il se passe sur leur propre tapis et de ne pas regarder leur voisin, pour ne pas se comparer, justement.

C’est aussi fascinant de voir comme les réseaux sociaux insistent sur le côté esthétique du yoga, en lui donnant comme un côté artistique.

Pourquoi pas, après tout… Mais il ne faut pas oublier qu’on pratique le yoga pour soi-même, c’est une expérience intérieure, une histoire de ressenti et d’expérience personnelle, et non pas de spectacle : ce n’est pas quelque chose qui est fait pour être observé de l’extérieur mais en soi et pour soi.

C’est pourquoi de nombreux yogis s’accordent pour dire qu’une posture de yoga en photo n’est pas forcément du yoga : isolée sur l’image, qui vous dit que la personne respire correctement, qu’elle est dans l’état d’esprit propre au yoga, que les alignements sont recherchés, que ce n’est pas du contorsionniste ou de la danse ou tout autre chose ?

Je vous invite à aller jeter un coup d’œil au hastag #ThisIsNotYoga si vous voulez développer un peu le sujet.

Mais en même temps, si cela peut donner de la visibilité à cette discipline très particulière et très vaste, tant mieux !

Pour avoir étudié et travaillé un peu dans les PR (relations publiques) et la communication, il se trouve que même une mauvaise publicité reste une publicité, et cela marche aussi pour le yoga : j’ai bon espoir que ceux qui s’initieront au yoga avec en tête l’image véhiculée par les réseaux sociaux découvriront vite qu’en réalité, c’est bien plus intéressant que cela et potentiellement bien plus enrichissant pour eux, humainement parlant.

Comme on l’expliquait avant, on vient tous au yoga pour une première raison et on découvre tout un tas d’autres aspects par la suite : par exemple, quelqu’un qui y vient pour ses problèmes de dos peut découvrir que finalement, ça l’aide aussi à faire la paix avec son corps, quelqu’un qui y vient pour s’assouplir peut découvrir le côté méditatif, ça reste toujours un tout, une pratique vaste qui, exercée avec le plus d’ouverture d’esprit possible, n’a pas fini de nous en faire découvrir toujours plus sur elle, sur nous-même et sur le monde.

Iseline: Merci Lucille pour ce second bel article sur la discipline vaste et passionnante qu'est le yoga.

Si vous avez envie de lire plus d'articles de Lucille, n'hésitez pas à visiter son blog! >> ici

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